LE FEU AU MOYEN AGE

 

•    Pour faire du feu
Pour utiliser un briquet médiéval à silex, il faut évidemment un briquet et un morceau de silex… Mais il faut aussi de l’amadou, sans quoi le briquet n’est pas complet.
Le morceau de silex doit être de taille moyenne, que l’on puisse bien le tenir en main et il doit comporter des arêtes bien tranchantes. Il est souvent nécessaire de le retailler avec un galet afin de refaire de nouvelles arêtes.
Si on est droitier, on tient fermement le silex entre la base du pouce et les doigts et on vient frotter la table lisse du briquet en frappant tangentiellement et verticalement au ras de l’arête du silex.

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Le choc arrache de petits morceaux d’acier qui vont former les étincelles.
Quand on arrive bien à former des étincelles, on place alors un petit morceau d’amadou entre la base du pouce et le silex (c’est à dire au-dessus du silex). Dès qu’une étincelle arrive sur l’amadou, on pose silex et briquet et on s’occupe de la braise formée.
Soit on utilise une allumette, soit on place la braise dans un nid de paille ou d’aiguilles de pin et on souffle !

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  • Allumage d’une allumette au soufre

Les allumettes au soufre existent certainement depuis l’antiquité. Plusieurs mentions à partir du 2e siècle sont suffisamment explicites pour attester leur existence. Nommées « Sulphurata » en latin, « Bûchettes ensoufrées » ou « mèches ensoufrées » au moyen âge, ces allumettes soufrées permettent d’obtenir une flamme en une dizaine de seconde.

Contrairement aux allumettes « chimiques » actuelles, elles ne s’allument pas par frottement, le soufre ayant une température d’auto-inflammation dans l’air trop élevée pour ça. On les allume avec une petite braise d’amadou.
Faire du feu est donc une action en deux temps : d’abord on allume l’amadou avec le briquet à silex, puis ensuite on allume l’allumette avec la braise formée. Et enfin, on allume ce que l’on veut, une bougie par exemple.

•    Le combustible

Pour ce modèle de briquet, plusieurs types de combustible peuvent être utilisés
- En  premier  lieu  l’amadou : c’est  une  matière de  l’amadouvier  (Fomes fomentarius).
L’Amadouvier  est  un  champignon  vivace  vivant  sur  le  bois  de  feuillus  (sur  bois  mort  ou arbres moribonds). Il a une forme caractéristique dite en sabot de cheval et généralement il se  développe  en demi-cercle.  Il  peut  atteindre  une  taille  remarquable  (40 cm de  rayon). On peut  distinguer  dans  sa  constitution,  trois  parties :  le  cortex  qui  forme  une  croute  dure,  une chair fibreuse qui constitue l’amadou et la partie qui permet au champignon la production de spores servant à sa reproduction, les tubes.
Seule  la  chair fibreuse,  l’amadou, est utilisé. Pour améliorer  sa  combustibilité, on peut la cuire dans de l’eau dans laquelle on a fait tremper de la cendre de bois.
- L’ étoupe carbonisé qui correspond à des matières fibreuses végétales (vieux tissus, vieilles ficelles, etc.) qui sont carbonisées en atmosphère sans oxygène.

 

Sources:

- Association orchis